Compte Rendu de la réunion
du 11 décembre 2018
à l'école Gérard Philipe - Trélazé
du 11 décembre 2018
à l'école Gérard Philipe - Trélazé
Art et poésie
L’idée est de réfléchir, d’expérimenter de nouvelles pratiques autour de la poésie pour varier : de lecture, copie, récitation. L’idée est de varier les entrées : arts plastiques, musique, danse, théâtre
- Rappel de la réunion de février : voir compte-rendu : mise en voix : crier, souffler… ; atelier d’écriture à partir d’œuvre d’arts ; échange de pistes pédagogiques, de pratiques.Ressources : site printemps des poètes, pratiques et recherche n°41 La poésie : un langage pour l’émancipation, fonds poétique de Rochefort sur Loire et groupes bénévoles disponibles pour : dire en classe, faire écrire. Evènement : marché de la poésie de Béhuard (samedi des vacances) mise en valeurs des travaux d’élèves, rencontre de poètes vivants (correspondances possibles)
- 2 ateliers
- Danse et poésie
: à partir du carnet du chorégraphe : recherche en 2 étapes après un
échauffement : 1- danse libre expression : création poétique : mots du
mouvement 2- textes lus, entendus et mouvements dansés par groupe
de 4 et regard en mots. Pistes en classe : réutiliser ce
matériel, collections de mots pour construire des textes poétiques.
- Arts plastiques et poésie: créer pour écrire, écrire pour créer : 3 propositions à expérimenter :
A - poésie de papier : transforme
une feuille de papier (varier les types de papier), écrire une phrase
poétique sur ce papier en forme ; mettre en commun, lire ; rassembler,
agencer des productions pour créer un ensemble poétique (plusieurs
ensembles)
B - Ma lettre (matériel) tracer
sa lettre stylisée sur papier, passer au voisin qui intervient (sans
couvrir, de façon graphique et non figurative) passer aux autres
voisins, à la fin du cercle, on retrouve sa lettre habillée : on écrit
un texte sur ce qu’elle nous inspire ainsi….Mon A, Mon M…..suggestion
de mise en valeur : texte sur papier calque en superposition, cadre de
textes, texte juxtaposé dessus, dessous, à côté…(voir photos production
d’élève)
Réserves : pour certains enfants, il est parfois difficile d’accepter qu’un autre intervienne sur sa production, on peut alors modifier cette étape : pour le papier, supprimer l’étape : pour la lettre-poème : on peut demander à l’enfant d’agir sur sa lettre lui-même mais en variant les outils, les médiums…
Autre suggestion : poème à voir (voir liste de poème) : écoute d’un texte poétique et s’exprimer plastiquement avec le matériel proposé. Exemple réalisé avec le groupe : Klein de Zélo Bianu
Réserves : pour certains enfants, il est parfois difficile d’accepter qu’un autre intervienne sur sa production, on peut alors modifier cette étape : pour le papier, supprimer l’étape : pour la lettre-poème : on peut demander à l’enfant d’agir sur sa lettre lui-même mais en variant les outils, les médiums…
Autre suggestion : poème à voir (voir liste de poème) : écoute d’un texte poétique et s’exprimer plastiquement avec le matériel proposé. Exemple réalisé avec le groupe : Klein de Zélo Bianu
C - Mise en commun : Musique et
poésie : pour la mise en commun et le partage des réalisations : penser
à la mise en espace des corps pour les « danseurs », des productions
plastiques ; chercher à rythmer les mots, les textes, à rythmer autour
….
- bilan ce qui fonctionne ou non, les questions que cela suscite, d’autres pistes, d’autres pratiques (accro-sport, rando-abécédaire et poésie : créer outside, poésie propulsée…)
Arts plastiques et poésie
créer pour
écrire
entendre, ressentir pour créer
3 propositions à expérimenter :A- poésies de papier :
(d’après une idée d’Antoine Mouton, un poète, réalisé en maternelle en dictée à l’adulte) matériel :
feuilles A4 papier uni blanc, craft, couleur, calque ; feutres noir, couleur
consignes :
1- transformez une feuille de papier en réalisant une action avec vos mains
2- quand vous êtes satisfaits de la forme obtenue, écrivez une phrase poétique sur ce papier en forme (visible, caché, petit, gros….)
3- chacun peut lire son papier-poème
4- ensemble, rassemblez, agencez des productions pour créer un ou plusieurs ensembles poétiques)
B – Ma lettre-poème
(d’après une idée de Christophe Beloeil, lors d’un atelier d’écriture adulte)Matériel :
papier calque, craft, canson, encre, peinture, craies grasses, craies sèches, fusain
Consignes :
1- tracez votre lettre initiale stylisée sur le papier choisi,
2- passez au voisin qui intervient (sans couvrir de facçon graphique et non figurative) comme il veut, on fait passer ainsi à tous les participants ( groupe de 8 max)
3-vous avez retrouvé votre lettre habillée : écrivez maintenant un texte sur ce qu’elle nous inspire ainsi….Mon A, Mon M….. les élèves ont recopié leur texte sur des bandes de rouleau et ont eu l’idée de les installer de façon très créative sur leur lettre habillée.
C - Préparer la mise en commun : non expérimenté
Installez vos œuvres et vous lecteurs dans l’espace
(scénographie), préparer la mise en voix rythmée. Suggestions : mots
murmurés, scandés, fort, bas, lent, rapide….; mélodies ; rythmes
corporel, vocal en juxtaposition, superposition du texte….ne vous
privez de rien, les corps peuvent se mettre en mouvement, en émotions….La troisième proposition était : mettre en couleur, en image un poème
Matériel : encres bleues, peintures bleues, blanche, jaune, dorée, craies bleues, blanches, dorées, noirs, canson blanc (format à tester : privilégier le grand je pense ici)
Consigne : lire ce poème une fois (les participants écoutent, rêvent, imagent). Les participants commencent à agir…..le poème est lu, relu, entendu durant tout le travail d’exécution.
Poèmes à mettre en image
BLEU KLEIN
Un jour tu es entré dans le bleu
comme on pénètre dans la vraie vie
tu es entré dans le bleu
tu as fait le pari de l’immensité
et ce fut comme un sésame
un passage sur l’autre versant du miroir
ce ciel qui emplissait tout
la respiration des galaxies
la cadence des univers
le souffle magnétique de la Grande Ourse
un jour tu es entré dans le bleu
pour n’en plus jamais revenir
ce bleu ardent électrique
invulnérable
tu t’es plongé dans un bain d’indigo
au centre de l’horizon
pour voir tout en bleu
ligne de ciel
ligne de coeur
pour te faire la belle
la belle bleue
avec tes pinceaux vivants
l’intensité l’intensité l’intensité
pour devenir bleu d’émotion
découvrir ce lâcher de ballons bleus
au fond du cœur
ce saut dans la poésie
où la création recommence
à chaque instant
où l’éternité a la grâce des funambules
une énergie capable de forcer la pesanteur
une vie vouée au judo du bleu
une fête de l’infini
pour les marcheurs d’aurores
ZÉNO BIANU
Danse et poésie
Partir des mots pour créer
corporellement Partir du
corps, de la musique pour créer un texte Va et vient : corps et texte
Matériel :
Carnet du chorégraphe, musiques variées, papier brouillon, crayon papier
2 étapes :
1- échauffement : au sol : centrage, ancrage sur soi, lever un partie du corps, poser, reposer, contact sol, peau, vêtement, écoute des sensations physiques, idem assis, debout, point d’équilibre chercher, occuper l’espace pieds ancrés, dessiner par une partie du corps les actions suivantes : se froncer, onduler, frisson, vertige, cambrer, cadenasser, précipiter, retour sur soi, virgule, hélice.
2- danse libre expression : chacun danse librement et écrit les mots du mouvement, de ses ressentis. Musique variées. (étape difficile à placer peut-être en fin de séance ou à organiser par petit groupe de 2, ou 3 : travailler en miroir, en chœur pour faciliter et sécuriser l’expression)
3- le carnet du chorégraphe : former des groupes de 4 à 6 personnes, chaque groupe reçoit un extrait. Pioche des idées de mouvements et créer une « chorégraphie ».
A- Lecture du texte et mise en corps, création de mouvements dansés
B - 1 groupe danse, l’autre
regarde : regard en mots : les spectateurs écrivent les mots des corps,
des mouvements…(on pourrait imaginer d’autres vas et viens) (avec
l’expérience du groupe, réaliser une première fois la chorégraphie sans
écrire, écrire après puis écrire pendant la deuxième réalisation)
C - Préparer la mise en commun : non expérimenté
Installez-vous danseurs- lecteurs dans l’espace (scénographie),
préparer la mise en voix rythmée de vos productions. Suggestions : mots
murmurés, scandés, fort, bas, lent, rapide….; mélodies ; rythmes
corporel, vocal en juxtaposition, superposition du texte….ne vous
privez de rien, les corps se mettent en mouvement, en émotions….y
compris celui du lecteur. Extrait 1 :
Pour l’instant les amples sauts me plaisent assez
Phil ne laisse rien déborder J’attends
Ses épaules se cabrent
Il finira par se plus supporter son propre poids….
Les angles froncent
Pointe ouverte décolle hanche puis 3-4-5 ….
Mâchoires serrées
Pour que mes os ondulent
Et les leurs
Le moment du vertige en lieu et en place de
La brisure
Les frissons me pénétraient
Extrait 2 :
Virgule des pas emboités
Pont suspendu corps paysage indéterminé
Evidemment le flou
L’emporte c’est très clair pourtant
Pourquoi
Pourquoi convaincre elle fut juste
Et sereine
A l’heure du précipice
Je n’ai pas su sauter
Une virevolte
Un retour sur soi
D’une pointe effilée du mariage heureux des doigts froissés
Par le cauchemar ébouriffé
La trêve saborde les pas précipités
Virgule des pas emboités
Pont suspendu corps paysage indéterminé
Evidemment le flou
L’emporte c’est très clair pourtant
Pourquoi
Pourquoi convaincre elle fut juste
Et sereine
A l’heure du précipice
Je n’ai pas su sauter
Une virevolte
Un retour sur soi
D’une pointe effilée du mariage heureux des doigts froissés
Par le cauchemar ébouriffé
La trêve saborde les pas précipités
Extrait 3:
Ta jambe est le prolongement d’un de tes
Organes
Choisis
Phil trouve le cœur ….
Maîté prenait son temps
Battre la mesure
Les invisibles
Je répète vous sculptez
Sculptez l’air fendez-le
Des hélices tournées sur elles-mêmes
Les spirales découpaient mieux
Le présent du mouvement
Le préservaient de son venir
Les corps sinon se troublent
Extrait 4:
Nous sommes cuisses frappées cordes sautées
Au sol vertical
Entré en terre profonde à l’orée du monde du
Delà
Toutes les prises finissaient par une
Suspension
Mes poignets sont rivés à mes bras
Cadenassés aux épaules vissées à ma nuque
Bouger avec le peu le reste infini
D’une fuite
Debout à cloche pied
Cascade
Et 1 et 2 et 3 et 1-2-3
Ce que mon dos tolérait encore
Les ralentis me fatiguent
Des loupes grossissantes qui ne disent plus ce qui
S’échappe de l’intérieur du pli
L’aube inclinée
Nous sommes cuisses frappées cordes sautées
Au sol vertical
Entré en terre profonde à l’orée du monde du
Delà
Toutes les prises finissaient par une
Suspension
Mes poignets sont rivés à mes bras
Cadenassés aux épaules vissées à ma nuque
Bouger avec le peu le reste infini
D’une fuite
Debout à cloche pied
Cascade
Et 1 et 2 et 3 et 1-2-3
Ce que mon dos tolérait encore
Les ralentis me fatiguent
Des loupes grossissantes qui ne disent plus ce qui
S’échappe de l’intérieur du pli
L’aube inclinée
Poèmes à mettre en image
BLEU KLEIN
Un jour tu es entré dans le bleu
comme on pénètre dans la vraie vie
tu es entré dans le bleu
tu as fait le pari de l’immensité
et ce fut comme un sésame
un passage sur l’autre versant du miroir
ce ciel qui emplissait tout
la respiration des galaxies
la cadence des univers
le souffle magnétique de la Grande Ourse
un jour tu es entré dans le bleu
pour n’en plus jamais revenir
ce bleu ardent électrique
invulnérable
tu t’es plongé dans un bain d’indigo
au centre de l’horizon
pour voir tout en bleu
ligne de ciel
ligne de coeur
pour te faire la belle
la belle bleue
avec tes pinceaux vivants
l’intensité l’intensité l’intensité
pour devenir bleu d’émotion
découvrir ce lâcher de ballons bleus
au fond du cœur
ce saut dans la poésie
où la création recommence
à chaque instant
où l’éternité a la grâce des funambules
une énergie capable de forcer la pesanteur
une vie vouée au judo du bleu
une fête de l’infini
pour les marcheurs d’aurores
ZÉNO BIANU
« L’art n’est rien s’il n’est pas cet appel du large. L’art n’est rien s’il cède un seul arpent de son cœur. L'art n'est rien s'il n'est pas le ferment d'une république de l'esprit. L'art n'est rien si nous oublions la raison pour laquelle Alice a suivi les entrelacs foisonnants du lapin blanc. L'art n'est rien s'il délaisse le fil bleu-rouge du Grand Jeu, entre fil d'Ariane et fil du rasoir ».
André Velter et Zéno Bianu, in Prendre feu, Gallimard, 2012, p.21
La danse de nuit (Marcelline Desbordes-Valmore)
Ah ! la danse ! la danse
Qui fait battre le cœur !
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur !
Accourez, le temps vole,
Saluez, s’il vous plaît ;
L’orchestre a la parole
Et le bal est complet.
Sous la lune étoilée
Quand brunissent les bois
Chaque fête étoilée
Jette lumière et voix.
Les fleurs plus embaumées
Rêvent qu’il fait soleil,
Et nous, plus animées,
Nous n’avons pas sommeil.
Flamme et musique en tête,
Enfants, ouvrez les yeux,
Et frappez, à la fête,
Vos petits pieds joyeux.
Ne renvoyez personne !
Tout passant dansera ;
Et bouquets ou couronne
Tout danseur choisira !
Sous la nuit et ses voiles
Que nous illuminons,
Comme un cercle d’étoiles,
Tournons en chœur, tournons
Oh ! la danse ! la danse
Qui fait battre le cœur !
C’est la vie en cadence
Enlacée au bonheur !
Poésies inédites, 1860
Une étrange lumière jaune de Sonia Branglidor
Une étrange lumière jaune
Surgie de la page froissée
D’un très vieux livre
Dessine sur le mur aux oiseaux
L’ombre d’un chant mystérieux
Rêve éveillé sous un bel arbre
L’écorce d’un jeu de mots dits
Le silence se fait mélodie
Pour donner des couleurs aux voyelles
Écrire la musique des larmes de l’automne
Entre mémoire et des espoirs
La poésie au cœur des arts
Sonia Branglidor (née en 1949)
édition printemps des poetes 2014
Une étrange lumière jaune
Surgie de la page froissée
D’un très vieux livre
Dessine sur le mur aux oiseaux
L’ombre d’un chant mystérieux
Rêve éveillé sous un bel arbre
L’écorce d’un jeu de mots dits
Le silence se fait mélodie
Pour donner des couleurs aux voyelles
Écrire la musique des larmes de l’automne
Entre mémoire et des espoirs
La poésie au cœur des arts
Sonia Branglidor (née en 1949)
édition printemps des poetes 2014
poète Gabrielle Althen
poème Ateliers de Braque
Parce qu’il était déjà là
Un oiseau put traverser l’esprit
Bientôt suivi de beaucoup d’autres
On eut très vite un beau losange
De choses blanches qui vivaient
Et puis le temps fit un ovale
Non ce n’était pas une auréole
Ce chant qui bourdonnait tout autour de ta tête
Mais un halo d’espace blanc
Tout frissonnant de foi prémonitoire
Oiseaux dans ce désert
- La foi déplace les images -
Oiseaux sous cette lampe
Capables immobiles d’aller
Des quatre coins
De l’épopée vers la chose qui habite la tête
Ô mes enfants mes impatients
Ce halo pesant le poids du ciel
Tous ses oiseaux coulaient de source
édition
printemps des poetes 2014
compte rendu en version imprimable
