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Compte-rendu de la réunion de l’IAEM du mardi 16 mai 2006
La démocratie à l’école avec la coopération de Jean Le Gall
 
Pour bien démarrer l’année de façon démocratique, voici le compte-rendu de la réunion du mois de mai où nous n’étions pas nombreux à Pellouailles-les-Vignes (maternelle). Plutôt qu’un compte-rendu, c’est une somme de paroles restituée le plus fidèlement possible (enfin, je l’espère…)
 
Questions des participants :
Que peut-on faire quand un enfant recommence ses fautes ?
Démocratie dans la pédagogie Freinet : quelles différences ?
Jusqu’où la démocratie peut aller à l’école ? jean1
Jusqu’où peut aller le rôle de l’enseignant à l’élémentaire ? En maternelle ? (où les enfants ont des difficultés à différer une action lors d’un problème. Une réponse peut être la fréquence du conseil.
 
Jean : Tout dépend de nos objectifs et de nos priorités. Pour que les enfants s’expriment sur ce qui les concernent, quel que soit leur âge, il faut essayer.
Quel(s) pouvoir(s) leur donne-t-on ? Leur reconnaît-on ?
Sont-ce des pouvoirs individuels ou collectifs ?
Considère-t-on un collectif enfants et un collectif adultes ou alors un seul collectif ?
Qui participe aux décisions ? L’enseignant y participe-t-il ou est-il simplement facilitateur ?
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  1. Des adultes sont mandatés pour représenter le conseil des maîtres. Quel est le pouvoir donné aux enfants ?
Le champ d’action doit être prévu.
Définir ce qui est négociable, ce qui faire partie de la co-décision. Certaines choses peuvent être imposées, non négociables.
Exemple au Mans avec la « roue des sanctions » décidée par des enfants. On peut être coincé, il faut décider le cadre. On peut négocier ce sur quoi les enseignants ont le pouvoir.
 
  1. Construire, prévoir les institutions.
Il n’existe pas d’institutions avec la co-décision. Il existe, pour la décision des enfants, le conseil et pour la décision des adultes, le conseil des maîtres.
Les conseils :
En pédagogie institutionnelle est centrée sur les conflits.
En autogestion, il gère les activités et les perturbations qui les gênent. Exemple de la classe de Jean, les activités collectives étaient décidées ensemble. Il y avait la possibilité de proposer : quand ? quoi ? comment ? qui ? On peut aussi aider celui qui propose. Son conseil hebdomadaire durait environ 1h30.
On faisait le point sur ce qui était commencé puis sur les propositions, sur l’organisation matérielle (temps, espace…), avec les institutions (responsabilités, règles, perturbations, et critiques)
Quelles sont les fonctions du conseil ? Sur quoi ont-ils le pouvoir ? Comment est fait l’ordre du jour ? Quelle est la place du maître ? Il faut être attentif à l’animation des problèmes gérés en conseil : analyser tout le problème, finir avec une décision.
Quand le problème est trop important, on peut organiser un conseil exceptionnel pour trouver une solution, prendre une décision.
Michel : Plus on prend de décision, plus on rigidifie le cadre, on peut perdre de la souplesse.
Qui a le pouvoir de faire bouger les choses. Y a-t-il une règle ? Si oui, on l’applique, sinon, on cherche une solution.
On peut aussi mettre en place un médiateur pour arranger les choses. L’affaire est portée devant le conseil si le médiateur n’arrive pas à résoudre  le problème avec eux.
On peut aussi avoir des règles écrites et affinées progressivement pour un meilleur fonctionnement.
Dominique nous parle des règles écrites avec des images (photos, dessins). On peut avoir un « socle commun » de règles modifiables, donner des avertissements avant les sanctions. Il est plus facile de faire respecter et accepter ces règles si elles sont écrites.
Jean : on peut considérer qu’on ne part pas de zéro, ce n’est pas cohérent avec la vie sociale. Quand on arrive dans la société, il y a déjà des institutions.
Il faut une formation démocratique pour s’intégrer au système.
On peut remettre des choses en cause mais quelle procédure faut-il employer ?
En faisant vivre des institutions, on ne fait vivre qu’une partie de la formation démocratique. L’apprentissage social doit s’appuyer sur les mêmes démarches que les autres apprentissages, on peut lire les institutions des adultes pour cela.
Dominique : En maternelle, la procédure de remise en cause, ce sont des forces actives de propositions, de modifications. Comment se passe le changement ? On discute pour savoir comment on fait. C’est en faisant qu’on change.
Jean signale que la verbalisation de l’observation avec le groupe est importante.
Cécile pense qu’à force d’avoir des règles, ça ferme le cadre et que la décision n’est pas forcément une restriction.
Michel : Les règles ne sont pas toutes les mêmes. Toutes les règles ne peuvent pas être appliquées telles qu’elles sont décidées.
 
 
Comment les règles sont-elles écrites ?
« Socle commun » : ensemble de droits : respect, expression, partage… Que veut dire être respecté ? Pour l’enfant et l’adulte. Il faut en débattre puis élaborer les règles ou prendre des décisions.
Exemple sur le droit d’aller et venir. Comment fait-on ? Tout cela induit des devoirs. Après comment peut-on traiter les infractions ?
La gestion des conflits au niveau de l’école, ces procédures disciplinaires et sanctions doivent être discutées en amont et les enseignants définissent ce qui est possible. Une classe ne peut pas mettre n’importe quelle sanction.
Qui a le pouvoir disciplinaire ? Qui décide ? Un exemple de SEGPA, si un conflit ne peut pas se résoudre, on va devant le conseil citoyen avec un représentant de chaque partie.
Dans quel cas l’adulte décide ? Dans quel cas est-ce le groupe d’enfants ? Dans quel cas met-on les parents dans le coup ?
« Toute transgression est prise en compte ! Pas forcément sanctionnée. » (F. Oury)
Françoise Dolto « Quand il y a une limite, il faut la faire respecter. »
RIGUEUR
Tous ont droit à la parole : comment met-on ça en place ? Quelles obligations ?
Jean : La loi est butée et si on permet à l’enfant de ne pas la respecter, il ne peut pas se construire. On met des apprentissages en place pour l’aider à respecter cette loi.
Exemple d’enseignants du second degré lors d’un stage. Ils considèrent le bavardage comme une transgression fondamentale. Eux-mêmes bavardaient pendant le cours : pourquoi ressentez-vous le besoin de bavarder ?
Michel : On ne peut pas priver quelqu’un de la parole, c’est comme manger.
Cécile : Quand créer les règles ? Qu’écrire ? Qu’est-ce qui est tacite ?
Jean : Si on institue une règle, elle doit être appliquée. Makarenko : « On ne peut pas interdire ce qu’on ne peut pas respecter »
Dolto à l’école de la Neuville : partage du temps de parole.
Travail de la Loi décidée ensemble. Lois faites pour servir un droit et non pas le bon fonctionnement d’une activité. Les adultes doivent-ils respecter la loi ? La règle ?
Exemple : Est-ce que l’enseignant doit parler à voix basse comme les enfants ?
 
Doit-on dénoncer ? D’après Freinet, la dénonciation est un acte courageux car il devra la porter en public. La réparation doit être acceptée par l’enfant sinon c’est une sanction disciplinaire OU la perte de l’exercice de son droit pour 1, 2, 3… jours.
Quand un enfant recommence, on a le devoir d’assurer la sécurité et l’apprentissage, si l’enfant perturbe la classe.
Nous devons chercher une solution qui peut être l’exclusion : «  Tu te mets hors la loi, tu te mets hors du groupe. »
Les enfants sont toujours sous notre protection. Pour se prémunir, il faut inscrire l’exercice des libertés dans le règlement intérieur et le faire accepter.
 
LA DÉMOCRATIE DOIT ÊTRE ORGANISÉE AU PRÉALABLE.
 
Voici un tableau proposé par Jean pour réfléchir ou pour lui envoyer et continuer la réflexion : jean.le-gal@wanadoo.fr
 
Faits qui posent problème
 
Description de la situation Remarques et contexte
Interrogations
Hypothèses, solutions
Réaction de ceux qui lisent