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ICEM 49 - Pédagogie Freinet
Groupe départemental de Maine-et-Loire

Compte rendu de la réunion
du samedi 1er octobre 2022
à l'école Dolto-Fontaine de Segré

Thème:

Organisation matérielle et spatiale :
l’état d’esprit des enseignantes et des enseignants

Programme

Discussion autour d'un invariant:

"Nul - l'enfant pas plus que l'adulte- n'aime être commandé d'autorité"

On accepte d’être commandé si ça a du sens, si on arrive à être convaincu.
Quand les élèves ne répondent pas à nos demandes, c’est peut-être parce qu’on n’a pas réussi à leur montrer pourquoi.
Certains n’arrivent pas à choisir : peur, pas compris, poids du cadre familial ; peut dépendre de la vision des familles sur l’école et sur l’enseignant.
Parfois ils demandent le droit d’aller aux toilettes, de boire… peut-être pour prévenir l’adulte de ce qu’il fait, peut-être parce qu’ils n’ont pas l’habitude de choisir et de prendre des responsabilités.
Sens inverse de l’invariant : est-ce que tous les enfants aiment commander ? questionnement sur les relations entre eux (notamment sur la cour), problème de ceux qui s’effacent face au leader ; chacun a autant d’importance.
Difficulté d’apprendre cette liberté dans un cadre trop contraint ; le vivre ensemble est une discipline à part entière en primaire, mais au secondaire ce n’est pas parlé. Au collège ça peut les mettre en danger de se confronter à la discipline administrative et des autres professeurs.

Quoi de neuf?

Caf'ICEM

Organisation matérielle et spatiale : l’état d’esprit des enseignantes et enseignants

Introduction de Chloé (pour Christophe, petite révision, l’écriture penchée est l’écriture… italique)
Pourquoi alors que nous sommes majoritairement des anciens bons élèves ne voulons-nous pas reproduire ce que nous avons vécu ?
Lecture d'un texte de Jean Astier (enseignant maternelle à la retraite)
L’enseignant fait vivre l’espace
La mise en place est une chose, tout dépend comment l’enseignant l’utilise. Faire des ateliers est banal, mais pourquoi le faire, pour qui, occupationnel ?
C’est l’attitude de l’enseignant qui fait vivre l’organisation mise en place.
On met en place un environnement de travail, pas qu’un aménagement spatial. La classe est un lieu de vie : on veut y être bien.
C’est la plupart du temps l’enseignant qui organise l’espace. Mais on le fait en fonction des réactions des élèves, de la façon dont ils se sont appropriés le matériel.
il faut organiser la classe pour que les élèves puissent se repérer, s’approprier leurs outils, se responsabilisent dans leur travail et leurs besoins.
L’enseignant fait vivre le collectif
Il ne faut pas enfermer l’enfant dans une attitude individuelle.
S’autoriser à intervenir, à faire avec l’enfant, à côté de l’enfant ; permettre de montrer des possibles Faire comme les élèves, en faisant des erreurs en ratant, cela questionne les élèves pourquoi ça ne fonctionne pas ? comment on peut faire ?
Autoriser à regarder les autres, à aider.
Les moments de présentation sont importants pour échanger, donner des idées, relancer des activités ; ils valorisent le présentateur.
Certains enfants n’aiment pas que les autres fassent pareil, pourquoi ? sont confronté à la jalousie, à la compétition à l’extérieur de nos classes, ne veulent pas être désapproprié de leur production. Leur montrer que faire pareil peut être bien, pour soi, pour le groupe.
Face à l'erreur
L’erreur est source d’avancement mais pendant les présentations, les élèves montrent des choses qu’ils pensent réussies (ils ne présentent pas des activités qu’ils n’ont pas réussies, ou rarement)
L’enseignant présente quelque chose d’inachevé de raté ; trouver des solutions. Pourquoi pas proposer aux élèves de présenter des activités non résolues ?
Accepter que les élèves ne soient pas toujours en forme, n’aient pas toujours envie ; comme nous. Leur réflexion parfois nous renvoie à notre attitude moins patiente ou fatiguée.
L’enseignant et l’attitude attendue des élèves
Patience pour que les utilisations de matériel soient réussies, pour que les élèves maîtrisent l’espace de la classe.
Changer d’école impose de se questionner sur l’essentiel à mettre en place, sur ce qu’il faut organiser pour que les élèves utilisent correctement l’organisation. C’est un peu comme chaque début d’année où il faut recréer le groupe classe, on a envie que tout fonctionne directement. Or il faut leur apprendre à prendre en main les différents cahiers, procédures, espaces et matériels de la classe.
Quand on est dans l’école depuis plusieurs années, des habitudes viennent plus vite, notamment grâce aux plus grands qui s’autonomisent.
Les habitudes de travail viennent peu à peu ; il faut passer par des étapes de bazar, de rétropédalage…
L’important de l’ambiance de classe à instaurer avant de mettre en place certains fonctionnements matériels.
Certains élèves (surtout les plus scolaires) ont du mal à intégrer les activités libres, les ateliers…
Quel regard sur leur quantité de travail ? on peut avoir besoin de voir tout ce que l’élève a fait mais les outils d’évaluation peuvent être trop pesants en organisation matérielle et en temps. Se questionner sur le besoin d’avoir ce contrôle sur leur travail (pour soi, pour l’enfant, pour les parents)
Tableau d’évaluation (outils et compétences rattachées) : parlent au professionnel mais pas vraiment aux parents ; utile pour soi ? pour l’enfant ? c’est un garde-fou pour montrer que notre classe est un cadre de travail.
Autoriser l’élève à refaire plusieurs fois la même activité ; problème si l’enfant ne sait plus qu’il a fait.
Certains enfants font pour faire mais ne comprennent pas pourquoi et comment le faire. Ils répondent juste à une attente ou n’ont pas conscience qu’ils ne comprennent pas. Il faut parfois lâcher prise sur nos ambitions face à certains élèves, privilégier leur bien-être et le plaisir d’être en classe (d’où l’intérêt du travail personnalisé car les moments collectifs sont plus compliqués pour eux).
L’organisation du temps
La visualisation des activités (variées au cours de la journée) permet de se projeter, de vivre plus facilement certaines tâches qui peuvent être difficiles pour des élèves.
Plus on est avec des grands, plus on se met une pression ; accentué par les programmes.
La place physique de l’enseignant
On est devant si on a quelque chose à présenter.
Souvent parmi eux, assis à leur table.
On bouge beaucoup vers les uns ou les autres.
Etre filmé permet de voir nos attitudes, nos déplacements.
L’enseignant et son plaisir
On fait faire des activités qu’on aime faire, qu’on a fait élèves.
Mais il ne faut pas se limiter à ce qu’on apprécie ou aux domaines où on est à l’aise ; il faut parfois se faire violence et proposer des domaines qu’on ne maîtrise pas. Plaisir de l’enseignant de voir les réactions des élèves qui adhèrent.
On ne reproduit pas ce qu’on a connu ou on veut améliorer certaines choses : souvenirs traumatiques (peur de l’enseignant, activités rébarbatives, relations avec les autres) ou bons souvenirs mais schéma de classe très classique. On veut apporter du plaisir, du sens. On veut différencier selon les besoins des élèves, donner la place à chacun, donner de l’autonomie.
Plaisir de se questionner, de remettre en cause l’organisation quand ça ne fonctionne pas.
Ce qui paraît de l’extérieur
La compréhension de l’organisation par les parents ou par les élèves eux-mêmes peut être décrochée de ce qu’ils vivent dans notre classe (vision d’un fonctionnement classique à la télé, dans leur entourage familial), que ce soit au niveau de l’espace ou au niveau du fonctionnement Freinet.
La communication (journaux, écrits réguliers) aide les familles à comprendre et à voir ce qui est fait.
Petites phrases
Souvent on réagit instinctivement, sans réfléchir si notre attitude est Freinet
Jean Astier théorise sa pratique mais ne pratique pas une théorie

La rapporteuse: Céline